L’égalité Économique
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En termes simples, l’égalité économique désigne des conditions permettant à tout le monde de s’enrichir également. Il y en a qui pensent que c’est chose faite au Canada (nous avons toutes entendu dire « En travaillant suffisamment fort, tu peux arriver à tout »). C’est tout simplement faux. Les pauvres ne sont pas pauvres en raison de leurs choix. Et ce ne sont pas tous les riches qui ont obtenu ce qu’ils possèdent à la sueur de leur front.
Beaucoup d’organisations de femmes — y compris YWCA Canada — souhaitent instaurer l’égalité économique entre les hommes et les femmes. Sans elle, il n’y aura jamais d’égalité pour les femmes.
Au Canada:
- Les femmes constituent la majorité des personnes les plus pauvres. C’est surtout le cas des aînées, des femmes chef de famille monoparentale, des femmes en situation de handicap et des femmes autochtones.
- La valeur nette médiane des mères seules est d’environ 17 000$, alors que les pères seuls ont une valeur médiane d’environ 80 000$. (La valeur nette est la valeur totale des biens matériels, tels une automobile, des meubles, des immeubles, des épargnes, des actions en bourse, des REER, etc.).*
- En 2008, les femmes travaillant à temps plein toute l’année ont gagné en moyenne 71% du salaire des hommes (les diplômées universitaires n’ont gagné que 68% du salaire de leurs homologues masculins cette année-là).*
- Le chômage continue d’être un problème grave pour les femmes, mais les femmes autochtones et celles en situation de handicap risquent deux fois plus de se retrouver sans emploi que les autres femmes.*
- Sept personnes sur dix travaillant à temps partiel et 66% des gens travaillant au salaire minimum sont des femmes.*" *”:http://www.canadianwomen.org/facts-about-poverty
- L’écart salarial entre les femmes et les hommes est bloqué à 70-72% depuis les années 1970, et cet écart est souvent plus important dans le cas des aînées et des femmes autochtones et de couleur.*
Problème Individuel Ou Systémique?
Il arrive qu’une idée ou une attitude soit tellement dominante dans une société qu’elle est pratiquement inconsciente. Lorsque suffisamment de personnes pensent « c’est la vie » face à un problème, cela affecte beaucoup de systèmes sociaux. C’est comme un cercle vicieux: des attitudes très répandues sur un sujet donné mènent à des systèmes inégalitaires qui, en retour, servent à renforcer les attitudes qui fondent ces systèmes.
L’inégalité économique des femmes découle de plusieurs facteurs clés.
D’abord, les femmes effectuent la majorité des tâches non-remunérées de la société (travail ménager, soin des enfants, préparation des repas, soin des personnes âgées, etc.), ce qui leur laisse moins de temps pour un emploi rémunéré. C’est la conséquence d’un manque de soutien institutionnel (gouvernement, organismes) et souvent aussi, d’un manque de soutien individuel (conjoint, famille).
Le travail que les femmes effectuent sans salaire est systématiquement sous-évalué par la société. Cette dévalorisation est devenue un problème systémique dont les répercussions pour les femmes vont très loin.
Trop de femmes sont forcées d’accepter des emplois à temps partiel, saisonniers, à contrat ou temporaires et sont sous-payées, travaillent de longues heures, sans sécurité d’emploi, avec peu (ou pas) d’occasions d’avancement professionnel, et sans assurance-santé ou régime de retraite. Ces problèmes affectent encore plus les femmes migrantes, de couleur ou sans statut d’immigration.
Au Canada, la plupart des femmes pauvres occupent un emploi, mais elles ne gagnent pas suffisamment pour s’arracher à la pauvreté.
Les médias parlent beaucoup du marché et de l’économie ces jours-ci. Quand les gouvernements prennent des décisions au sujet de nos impôts et de la façon dont ils les dépensent, c’est habituellement au nom de l’économie. Comme les femmes gagnent moins que les hommes (en moyenne), nous sommes sous-représentées en termes de ce que l’on appelle le « revenu marchand ». Cela signifie que nous bénéficions moins des allégements d’impôt mis en place et que nous souffrons plus que les hommes des coupures apportées aux programmes sociaux des gouvernements.
L’inégalité économique des femmes ne peut qu’empirer tant que l’on n’abordera pas des problèmes comme ceux-ci:
- la discrimination salariale (en 2004, le Groupe de travail fédéral sur l’équité salariale a émis d’excellentes recommandations que le gouvernement n’a pas encore appliquées)
- les bas salaires et les trop longues heures de travail (beaucoup de gens pensent que le salaire minimum devrait être le même partout au Canada — il varie présentement d’une province et d’un territoire à l’autre — et qu’il devrait être augmenté jusqu’à ce que tous les gens travaillant à plein temps puissent vivre au-dessus du seuil de pauvreté)
- le manque d’accès à des services abordables de garde d’enfants et de soins aux personnes âgées
- le manque de mesures de santé adaptées aux besoins des femmes: par exemple, ceux des femmes enceintes dans les milieux de travail.
Favoriser l’accès aux syndicats pourrait améliorer la situation — savez-vous que les femmes syndiquées gagnent en moyenne huit dollars l’heure de plus? Les gouvernements doivent faire en sorte qu’il soit plus facile de se syndiquer, particulièrement pour les femmes.
(Se syndiquer, c’est s’organiser entre collègues de travail pour parler d’une seule voix à l’employeur au sujet de divers aspects du travail, tels les salaires, les horaires, les avantages sociaux, la santé et la sécurité en milieu de travail, l’égalité et d’autres enjeux liés à un emploi.)
Les politiques gouvernementales doivent mieux tenir compte des besoins des femmes. YWCA Canada demande au gouvernement fédéral de mieux investir dans le type de politiques qui favoriseront la sécurité économique des femmes.
En se basant sur son vécu auprès de sa mère, Sophia Gran-Ruaz a décidé que des colis surprise seraient une formidable façon de montrer aux femmes (et aux enfants) séjournant dans des maisons d’hébergement, qui sont souvent ignorées ou jugées, qu’elles sont importantes pour leur communauté. Sophia n’avait que 11 ans lorsqu’elle a fondé l’organisme Snug as a Bug, Kids Helping Kids pour assembler et distribuer des colis surprise contenant notamment des articles de toilette, des fournitures scolaires et des jouets récoltés auprès d’entreprises et d’individus. Dès sa première année, Snug a distribué 500 colis surprise à deux maisons d’hébergement de Toronto; l’année suivante, 1 000 colis à trois maisons. En janvier 2010, pas moins de 3 300 colis ont été livrés à 13 maisons d’hébergement dans la grande région de Toronto. Bref, Snug a eu un impact positif sur des milliers de femmes et d’enfants. Peu après avoir remporté le Top Teen Philanthropist Award en 2010, Sophia a fait la page couverture du magazine Vervegirl, ce qui lui a valu des centaines de courriels de jeunes femmes à travers le Canada, inspirées par Des grandes idées pas à pas. Elle a également reçu en 2011 le prix Femme de mérite de YWCA.
Est-ce que vous ou votre famille avez déjà éprouvé des difficultés à joindre les deux bouts ou à payer des frais de scolarité? Avez-vous dû subir un emploi précaire ou mal payé? Vous a-t-il été pénible de prendre soin de votre famille par manque de prestations ou de revenus de pension? Que vous partagiez ou non votre histoire personnelle avec d’autres, réfléchir à votre expérience est une étape importante d’un engagement en faveur de l’égalité économique pour tout le monde.
*En parter autour de vous. Il existe beaucoup de groupes qui travaillent à créer l’égalité économique au Canada. Renseignez-vous sur qui fait quoi dans votre communauté pour hausser le salaire minimum, réclamer l’équité salariale, exiger des services de garde abordables et soutenir les femmes qui vivent dans la pauvreté. Ces groupes ont besoin de vous.
*Faites du bénévolat. Discutez d’égalité économique dans vos classes, pendant les repas en famille, en pratiquant vos activités parascolaires, au travail, et même à votre lieu de culte. Lorsque plus de gens comprendront ce problème, il sera plus facile de trouver des solutions.
*Vous porter volontaire. L’égalité économique est un « gros » enjeu, mais il y a mille « petites » façons de faire une différence près de chez-soi. Pensez à consacrer quelques heures à une banque alimentaire, un refuge pour sans abris ou un programme d’aide aux devoirs pour des enfants de familles à faible revenu. En plus du plaisir de rendre service à votre communauté, vous aurez l’occasion de constater des inégalités de vos propres yeux sur le terrain.