Le Racisme
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La notion de race fait référence à un groupe de personnes ayant des ancêtres communs et que distinguent des caractéristiques comme la couleur de la peau, la forme des yeux, la texture des cheveux ou des traits physiques ou faciaux.
Le racisme a pour origine une série d’événements historiques où l’on a cherché des moyens légitimes et illégitimes de contrôler de vastes populations. Entre autres, le colonialisme (la tentative par des colons de contrôler des populations indigènes) et l’esclavage dictent encore beaucoup de nos préjugés à propos des gens et influencent plusieurs de nos institutions (gouvernement, système d’éducation, etc.).
Il existe trois principales formes de racisme:
*Le racisme individuel est le plus facile à détecter parce qu’il concerne les attitudes et les comportements d’une seule personne.
*Le racisme systémique concerne les politiques et les pratiques des institutions qui maltraitent les gens de certaines races — il est souvent inconscient.
*Le racisme culturel est lié aux systèmes de valeurs ancrés dans notre société. Ces systèmes appuient des gestes de discrimination fondés sur des perceptions de différence raciale et de supériorité ou infériorité culturelle.
- L’ethnicité raciale et la « pureté du sang » ont été utilisées comme justification par les colons européens pour éliminer des populations entières d’Autochtones dans toutes les Amériques.*
- La moitié de tous les crimes à caractère raciste commis au Canada en 2006 étaient des infractions liées à la propriété, alors que 38% étaient des crimes de violence.*
- Au moins sept organisations de suprématistes blancs au Canada ont affiché publiquement leurs activités au Canada depuis dix ans ou continuent à le faire. En 2009, un groupe de suprématistes blancs de Vancouver a versé du kérosène sur un Philippin endormi et y a mis le feu. La police a par la suite appris que cette organisation avait agressé des Autochtones, des Hispaniques et des Noirs dans toute la région de Vancouver.*
- Bien des Canadiennes et des Canadiens accordent encore foi au mythe selon lequel les personnes de couleur volent les emplois de Canadiens « plus méritants ».*
- En réalité, la discrimination raciale fait que les gens de couleur sont plus susceptibles d’être sans emploi, d’avoir moins de revenus, d’occuper des emplois mal payés et ont moins de chances d’obtenir des postes bien rémunérés. En 2001, le taux de chômage des gens appartenant à des minorités visibles était presque le double de la moyenne nationale (12,6% contre 6,7%).*
Les Couleurs Du Canada
Malgré l’immigration massive de travailleurs chinois initiée par le gouvernement en raison de la ruée vers l’or dans le canyon du Fraser en 1858, le Canada a adopté en 1923 la Loi de l’immigration chinoise (aussi appelée la Loi de l’exclusion chinoise) pour priver les résidents d’origine chinoise de la citoyenneté et du droit de vote.
En 1914, 376 personnes natives de l’Inde ont été refoulées par le Canada lorsque le navire Komagata Maru s’est amarré en eaux canadiennes à Vancouver. Un splendide effort collectif de la communauté sud-asiatique de Vancouver a permis à ces passagers et passagères de revendiquer leur résidence et de pouvoir s’abriter et manger.
Au Canada, la dernière école pratiquant la ségrégation (élèves de race blanche ou de race noire seulement) a fermé en Nouvelle-Écosse en 1983, alors que le dernier pensionnat d’enfermement des Autochtones a opéré jusqu’en 1996.
En 2010, le MV Sun Sea, un navire transportant plus de 400 personnes réfugiées d’origine tamoule fuyant la guerre civile au Sri Lanka, a accosté à Victoria, en Colombie-Britannique. Bon nombre de ces personnes demeurent en détention là-bas, au mépris de la politique des Nations Unies contre l’incarcération des personnes demandant le statut de réfugiées (voir Annexe).
En 2010, le magazine Maclean’s publiait un article intitulé « Too Asian’: Some frosh don’t want to study at an ‘Asian’ University » (Trop asiatique : Certains élèves de première année refusent d’étudier dans une université « asiatique »). On y citait des jeunes blancs et blanches qui choisissaient d’éviter les universités ayant la réputation d’accueillir une importante population « asiatique ». Cet article a été critiqué pour plusieurs raisons, notamment parce qu’il amorçait une conversation dangereuse sur le « remplacement » de la population étudiante non blanche dans les universités « canadiennes ».
Le racisme est enraciné dans l’histoire et se perpétue aujourd’hui dans nos systèmes. Il suscite entre les gens de la haine, de l’ignorance et de la peur. Pour mettre fin au racisme, il faut stopper ce cycle.
Dans notre vie quotidienne, nous devons dénoncer le racisme lorsque nous le rencontrons (quand nous nous sentons en sécurité pour le faire) et plaider pour une tolérance zéro de ces attitudes.
Dans notre vie communautaire, nous devons refuser de nous laisser intimider par les groupes haineux qui propagent le racisme. Nous devons constamment chercher à créer des communautés qui soient si respectueuses et égalitaires que de tels groupes ne pourront même pas se créer, faute de supporters à recruter.
Quant aux gouvernements, ils doivent intercepter le racisme de manière proactive par des politiques et des lois, et les policiers et tribunaux doivent être plus vigilants face aux crimes haineux.
Le travail anti-racisme doit être respectueux et culturellement adapté. Il faut pour cela être sensible aux différences et aux similarités culturelles et réaliser qu’elles ont un effet sur les valeurs, les apprentissages et les comportements.
Il reste encore beaucoup à faire pour contrer le racisme — par la sensibilisation et l’éducation du public, en contestant certains des systèmes qui continuent à alimenter le racisme et en se renseignant davantage sur ses racines historiques.
En 2009, la Fédération canadienne des étudiantes et des étudiants a lancé la campagne nationale « Étudiantes et étudiants unis contre le racisme ». Des membres de la Fédération ont tenu des activités anti-racisme adaptées à la situation de leur campus ou de leur région. En Ontario par exemple, la Fédération a mis sur pied un groupe de travail officiellement chargé d’examiner le racisme sur les campus, qui a tenu dix-sept audiences sur quatorze campus. Le rapport final du groupe inclut des recommandations pour mettre fin au racisme. Elles sont réparties en quatre volets: racisme individuel et systémique dans la vie du campus, racisme institutionnel à l’embauche et dans les programmes, racisme institutionnel dans les politiques et la gouvernance de l’université, et racisme systémique dans l’ensemble de la société.
Avez-vous vécu du racisme ou en avez-vous été témoin? Vous est-il arrivé de remarquer que dans son fonctionnement, une institution favorise certaines personnes par rapport à d’autres au nom de la race? Réfléchir à vos propres expériences de racisme constitue une étape importante pour vous engager plus avant dans votre effort pour l’éliminer.
Le bannir. Suivez l’exemple des jeunes de diverses communautés qui ont pris l’initiative de déclarer leur école ou leur campus « zone exempte de racisme ». Avec un peu de sensibilisation et de persuasion des décisionnaires, vous pouvez certainement y arriver. Savoir qu’un établissement d’enseignement est une zone exempte de racisme – et comprendre pourquoi – peut grandement contribuer à forger chez les élèves des comportements et des attitudes positives et respectueuses.
L’afficher. On dit qu’une image vaut mille mots. Pourquoi ne pas créer un tableau sur pinterest.com pour célébrer toutes les ethnies dans un esprit d’égalité? Les possibilités sont infinies! Des images captivantes de personnes de diverses couleurs, cultures et milieux – magnifiques, s’amusant, collaborant, dansant, militant – accompagnées de citations et de messages sur l’unité et le respect. Un simple tableau d’affichage peut influencer la façon dont les gens perçoivent les origines ethniques.
Flash mob. Surprenez la clientèle d’une aire de restauration ou la foule d’un centre-ville avec une performance impromptue. Ajoutez-y une chanson ayant un solide message anti-racisme, ou composez votre propre texte. En plus de dénoncer le racisme avec créativité, vous stimulerez votre auditoire à s’exprimer sur cet enjeu, ce qui est toujours une bonne chose.