La violence faite aux femmes
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Tant que des femmes subiront des violences, l’égalité des femmes restera à réaliser.
Les femmes vivent toutes sortes de violences — il peut s’agir d’agressions physiques ou sexuelles, de violence psychologique, verbale ou spirituelle, de harcèlement criminel ou sexuel, ou de contrôle financier (qu’on appelle violence économique).
Au Canada:
- Près de quatre femmes sur dix (39%) signalent avoir vécu une agression sexuelle à un moment donné dans leur vie.*
- En une seule année, 427 000 femmes ont signalé avoir été agressées sexuellement.*
- À chaque jour, plus de 3 000 femmes (et leurs 2 500 enfants) séjournent dans un refuge d’urgence pour échapper à la violence conjugale.*
- Au moins une et jusqu’à deux femmes sont assassinées chaque semaine par un conjoint ou un ex-conjoint.*
- Les deux tiers des femmes victimes d’agression sexuelle ont moins de 24 ans — quant à l’homicide par un partenaire intime, les jeunes femmes en sont presque trois fois plus victimes que les autres femmes.*
- Près de quatre sur cinq (79%) des victimes d’agression sexuelle dans la famille sont des filles.*
- Plus de la moitié (55%) des agressions physiques sur des enfants par des membres de la famille sont commises contre des filles.*
- Les femmes en situation de handicap et les femmes autochtones sont particulièrement vulnérables. Près de 60% des femmes en situation de handicap seront victimes de violence dans leur vie, et les femmes autochtones sont trois fois plus susceptibles de signaler avoir été victimes d’un crime violent.* *
- La violence faite aux femmes coûte au Canada plus de 4 milliards de dollars par année (en services sociaux, frais de justice pénale, jours de travail perdus, soins de santé, etc.).*
Disparues et Assassinées
L’Association des femmes autochtones du Canada a documenté plus de 600 disparitions et meurtres de femmes autochtones — un chiffre représentant environ 10% de tous les homicides de femmes au Canada (alors que les femmes autochtones ne forment que 3% de la population féminine). L’échec du Canada à prendre des mesures décisives pour contrer le taux alarmant de femmes autochtones disparues et assassinées a même provoqué la tenue d’une enquête par les Nations Unies.
La violence faite aux femmes (VFF) est le reflet de certaines des nombreuses inégalités qui existent dans notre société. Si nous voulons réussir à y mettre fin, nous devons contester les systèmes qui contribuent à la VFF. Nous devons par exemple contester les stéréotypes et nous en débarrasser, autonomiser les jeunes femmes et les filles et nous assurer que l’égalité fasse partie intégrante de nos institutions et de nos systèmes. Nous devons être solidaires en tant que jeunes femmes et être à l’écoute de nos récits de vie. Le concept d’égalité doit être mieux compris et souhaité par tout le monde — les hommes et les garçons, les femmes et les filles — et cela concerne la façon dont on nous socialise dès notre jeune âge.
Les hommes et les garçons devraient contribuer à la réponse collective face à la VFF. De nombreuses initiatives sont en cours pour les aider à comprendre ce qu’ils peuvent faire et comment aborder cet enjeu.
Nous devons régler les problèmes qui font que les femmes se sentent piégées dans des relations de violence. S’il y avait plus de logements abordables, elles auraient plus d’endroits où aller. S’il y avait plus d’emplois bien payés, elles auraient plus de choix de travail. Si les services d’aide aux femmes victimes de violence et à leurs enfants étaient plus nombreux (et mieux financés), celles-ci seraient mieux soutenues. Si le système de justice pénale faisait mieux son travail face à la VFF, les femmes se sentiraient plus confiantes pour signaler cette violence et poursuivre leurs agresseurs.
De plus, tout notre système d’éducation – qu’il s’agisse des programmes ou des politiques – peut faire tellement plus pour donner dès l’enfance aux jeunes les outils qui leur permettront de comprendre et de vivre l’égalité, puis de l’exiger ensuite dans la société et dans leurs relations personnelles. Nous pouvons toujours faire mieux pour aider les enfants à grandir avec des valeurs de respect mutuel, de non-violence et d’opposition à toute forme d’oppression.
Cela peut sembler une tâche énorme. Mais rappelez-vous que nous pouvons toujours commencer pas à pas.
La Campagne Des Roses De YWCA
Chaque année, la Campagne des roses de YWCA Canada nous rappelle que le Canada n’est pas encore un pays sûr pour les femmes. La campagne débute le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et prend fin le 6 décembre, date où 14 jeunes femmes ont été assassinées à l’École Polytechnique de Montréal en 1989.
Durant la Campagne des roses annuelle, les associations membres de YWCA de tout le Canada inspirent et invitent les gens à renouveler leur engagement de passer à l’action face à la violence faite aux femmes et aux filles jusqu’à ce que règne la sécurité dans nos rues, nos campus et nos foyers.
Cette campagne coïncide avec l’initiative mondiale connue sous le nom des 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes, commanditée par les Nations Unies.
Le 6 septembre 2008, Maisy Odjick et son amie Shannon Alexander sont disparues de Kitigan Zibi, une réserve de la Première nation des Algonquins au Québec, située près d’Ottawa. Maisy, 16 ans, a été vue pour la dernière fois à une danse. Son sac à main, son téléphone, ses vêtements et d’autres objets personnels étaient restés chez elle et la porte était verrouillée. La police a décidé de traiter Maisy et Shannon comme des fugueuses — même si Shannon était inscrite à une école de soins infirmiers pour le semestre. Aucun expert légiste n’a examiné la maison pour y chercher des preuves d’un éventuel enlèvement. Et ni la police du Québec ni celle de la réserve n’ont accepté de coordonner les recherches. Alors Laurie, la mère de Maisy, l’a fait. La communauté autochtone s’est occupée de diffuser l’information et de recruter des bénévoles pour chercher les filles, notamment en affichant leurs propres panneaux-réclame de personnes disparues dans la région. Mais privées du soutien des autorités, les familles Odjick et Alexander ne peuvent pas faire grand-chose de plus.
Le Harcèlement Peut Prendre Plusieurs Formes Et Est Toujours Inacceptable
En matière de harcèlement sexuel et d’intimidation sexuelle, il n’est pas toujours simple de distinguer l’inacceptable de la simple plaisanterie.
Les expressions « harcèlement sexuel » et « intimidation sexuelle » désignent des commentaires, attentions ou contacts sexuels malvenus ou non désirés. Et la personne ciblée est presque toujours consciente du malaise ainsi créé.
Quelqu’un qui reluque continuellement et manifestement les seins d’une fille, par exemple, n’est pas correct. Quelqu’un qui met la main aux fesses d’une fille dans l’autobus n’est pas correct. Quelqu’un qui affiche sur Facebook des commentaires déplacés au sujet de l’orientation sexuelle d’une fille n’est pas correct.
Contrairement à d’autres formes d’intimidation, celle à caractère sexuel est axée sur des éléments comme l’apparence physique, des parties du corps ou l’orientation sexuelle, y compris répandre des commérages ou des rumeurs de nature sexuelle. C’est un comportement auquel s’adonnent en proportions égales des filles et des garçons.
Avez-vous déjà vécu du harcèlement, une agression sexuelle ou de la violence? Une femme à qui vous tenez a-t-elle été agressée? Que vous partagiez ou non votre histoire personnelle avec d’autres personnes, réfléchir à votre propre expérience de VFF est une étape importante pour vous engager plus avant dans votre projet de veiller à ce que chaque femme puisse vivre libre de violence.
- En parler. Échanger sur la VFF avec des proches, des parents – et même avec les médias – est un bon moyen de commencer pas à pas. Il s’agit surtout de sensibiliser des gens à la question. Chaque fois que vous influencez une attitude ou un comportement, cela contribue à créer une société qui ne tolère pas la VFF et se dote des politiques pour y arriver.
- Participer. Beaucoup d’organisations et de campagnes travaillent à mettre fin à la VFF, en offrant des services aux survivantes de la violence et en plaidant pour l’égalité des femmes. Votre aide leur serait très utile. N’hésitez pas à l’offrir.
- Faites-vous entendre. Certaines solutions à la VFF sont de compétence provinciale ou territoriale, alors que d’autres relèvent du gouvernement fédéral. Un geste que vous pouvez poser personnellement, ou avec d’autres, consiste à contacter vos représentantes et représentants aux paliers provincial, territorial et fédéral: demandez-leur directement ce qu’elles et ils font, spécifiquement, pour réduire la VFF. Rappelez-leur la persistance de ce problème et demandez-leur de quelle façon elles et ils comptent intervenir pour y mettre fin. Obtenez des engagements précis et contactez-les ensuite régulièrement pour vérifier leurs progrès. Et si vous trouvez qu’une réponse n’est pas adéquate ou satisfaisante, n’ayez pas peur d’insister – c’est leur rôle de s’occuper de ces enjeux! (Vous trouverez les noms de vos député-es sur Internet ou en demandant à votre entourage). Une activité de suivi intéressante serait de les inviter à venir parler de l’élimination de la VFF à votre classe ou à vos collègues de travail.