Les Droits Sexuels et Reproductifs
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Tant que les droits sexuels et reproductifs de quiconque sont menacés, il ne peut y avoir d’égalité complète pour les femmes.
Les droits sexuels et reproductifs font partie intégrante de notre santé et notre bien-être.
La santé sexuelle et reproductive vise le bien-être physique, mental et social dans tous les domaines associés à l’appareil reproducteur et à ses fonctions. Cela concerne aussi la capacité d’avoir une vie sexuelle sûre et satisfaisante et la liberté de faire le choix éclairé d’avoir ou non des enfants, et à quel moment.
- Le taux de maladies transmises sexuellement (MTS) chez les jeunes de moins de 18 ans est neuf fois supérieur à la moyenne canadienne, mais seulement 9% des jeunes de moins de 18 ans disent avoir subi un dépistage — et ce même si près de 50% des jeunes signalent avoir une vie sexuelle active.*
- Même si l’avortement est tout à fait légal au Canada, seulement 17,8% des hôpitaux du pays offrent des services d’avortement, seulement six des provinces et territoires ont des cliniques d’avortement, certains avortements ne sont pas couverts par l’assurance-maladie gouvernementale et certaines régions ajoutent aux obstacles que rencontrent déjà les requérantes.* (Au Nouveau-Brunswick, par exemple, on exige la permission écrite de deux médecins).*
- Un sondage a démontré que les jeunes du Canada avaient, en 2003, moins de connaissances sur la sexualité que des jeunes interviewés en 1989.*
- Le viol et les autres formes de violence sexuelle sont en hausse et non en baisse dans le monde.
- Des 447 904 grossesses enregistrées au Canada en 2003, 39% (174 682) n’étaient pas désirées. Cette année là, 103 768 grossesses ont pris fin par un avortement thérapeutique.*
- À l’échelle du monde, une adolescente enceinte est cinq fois plus susceptible de mourir des suites de cette grossesse qu’une femme enceinte âgée entre 18 et 25 ans.*
La sexualité est toujours traitée comme un tabou au Canada.
Les jeunes subissent lourdement le caractère délicat de cet enjeu. Souvent trop mal à l’aise pour poser des questions sur le sexe, la sexualité ou la santé reproductive, nous pouvons prendre de mauvaises décisions par manque de connaissances. Et le fait de ne pas avoir le cran d’acheter des condoms ou des digues dentaires – surtout dans les petites villes où tout le monde se connaît – peut conduire à des rapports sexuels non protégés. Les petites collectivités sont aussi moins susceptibles d’offrir des centres ou des cliniques de santé sexuelle où les jeunes peuvent trouver des renseignements et du soutien dénués de préjugés.
Nous devons promouvoir la légitimité des droits sexuels et reproductifs des femmes, y compris le droit à des services d’avortement sûrs et accessibles (aux plans géographique et économique).
Les programmes de nos écoles doivent être améliorés pour que les jeunes aient accès à des renseignements clairs et complets en matière de santé sexuelle et reproductive.
Il reste encore beaucoup à faire pour que tout le monde ait accès à des soins de santé sexuelle et reproductive adéquats et puisse exercer ses droits dans ce domaine partout au Canada. C’est surtout important pour les jeunes les plus vulnérables: celles et ceux qui vivent en région rurale ou dans la rue, les jeunes en situation de handicap ou vivant dans la pauvreté, la communauté LGBTQ, les Autochtones et les personnes nouvellement arrivées au pays sont les groupes les plus mal en point à ce chapitre.
En janvier 2011, lorsqu’un policier de Toronto, Michael Sanguinetti, a déclaré au cours d’une présentation sur la prévention du crime à l’Université York que « pour ne pas se faire attaquer, les femmes devraient éviter de s’habiller comme des salopes », Sonya Barnett et Heather Jarvis en ont eu ras-le-bol de deux graves problèmes: d’abord, l’idée que la façon dont s’habille une femme constitue une invitation à la violence sexuelle; et ensuite, le slut-shaming, soit la notion qu’une femme qui a une image sexuelle devrait se sentir coupable ou inférieure (cette culpabilisation peut se faire même sans utilisation du mot « slut »). Alors elles ont organisé une « SlutWalk » (Défilé des salopes), qui est devenue un mouvement mondial avec des activités dans plusieurs pays. Barnett et Jarvis déclarent: « Les femmes en ont marre d’être opprimées, d’être jugées sur la base de leur image sexuelle et de ne pas se sentir en sécurité à cause de ça. Être en charge de notre vie sexuelle ne devrait pas signifier que nous risquons d’être violentées, et ce, que nous ayons des activités sexuelles par plaisir ou comme travail. »
Vous êtes-vous déjà sentie mal à l’aise ou indécise au sujet du sexe et de votre sexualité, ou avez-vous déjà éprouvé des difficultés à obtenir l’information dont vous aviez besoin? Vous êtes-vous déjà posé des questions sur votre santé reproductive? Avez-vous déjà entendu des jeunes femmes s’adresser des propos humiliants à propos de leurs choix sexuels? Réfléchir à ce que vous avez vécu dans ce domaine est une étape importante pour vous engager plus avant dans la promotion des droits sexuels et reproductifs des femmes.
Libérer la parole. Pourquoi le sexe et la sexualité devaient-ils être stigmatisés? Si vous pouvez briser le silence et parler librement de ce sujet, vous inspirerez d’autres jeunes à avoir le même courage. Démarrez un cercle de discussion, un groupe Facebook, un club d’apprentissage… n’importe quel forum pour encourager les gens à parler d’un des sujets les plus importants auquel nous devons toutes faire face.
Parler de sécurité. Beaucoup de centres de femmes basés sur les campus offrent gratuitement des condoms aux jeunes. Si un tel service n’existe pas sur votre campus, il faut y voir. Il en est de même pour les écoles secondaires. Il serait très utile et constructif d’en faire un projet. Un centre de femmes local ou une clinique de santé seraient de bons endroits où trouver des conseils; peut-être y a-t-il un bureau de la Fédération canadienne pour la santé sexuelle dans votre ville, ou une YWCA? Parlez-y à quelqu’un de votre idée ou de votre plan et demandez-leur des dépliants gratuits. Vous pouvez ensuite soit distribuer ce matériel de manière « informelle » soit, encore mieux, persuader votre école d’en faire une pratique établie.
Rendre cette éducation obligatoire. Nous sommes nombreuses à ne pas recevoir une éducation de qualité sur le sexe ou la sexualité, même si la plupart des écoles dispensent une forme ou une autre d’éducation sexuelle. Cette matière est parfois enseignée par des personnes qui sont mal à l’aise avec le sujet, n’ont pas de formation à ce titre ou, pire encore, véhiculent des notions biaisés et inexactes, par exemple celles des programmes qui ne prônent que l’abstinence. Dans certaines écoles, l’éducation sexuelle n’est plus enseignée dans un cours particulier. Si tel est le cas dans votre école, pourquoi ne pas organiser une campagne pour faire inclure ce cours dans le programme régulier? Vous rendriez un immense service à une foule d’élèves qui sauront mieux se débrouiller en matière de sexe et de sexualité, maintenant et à l’avenir!