L’égalité et les Droits des Peuples Autochtones
- Saviez-Vous Que
- Origines et Solutions
- Hystoire De Femmes
- Exercice: Votre Propre Hystoire
- Trois Choses Que Vous Pouvez Faire
Dans cette brochure, nous appelons « peuples autochtones » les Premières nations, les Métis, les Inuits et les Autochtones.
Les peuples autochtones occupaient le territoire que nous appelons aujourd’hui Canada depuis des siècles avant l’arrivée des colons européens, et ces peuples ont une riche et fière histoire de traditions culturelles et spirituelles. Mais un cycle de destruction sociale, physique et culturelle a commencé le jour où on leur a imposé la culture et les valeurs européennes, on les a dépossédés de leurs terres, on a éradiqué leurs populations et on les a soumis à des modes de gouvernance étrangers. Les répercussions de tous ces traumatismes continuent à affecter les populations autochtones aujourd’hui.
La majorité des problèmes auxquels font face les communautés autochtones découlent d’un profond sentiment de perte d’identité. Plusieurs générations de démoralisation ont fait suite à un génocide culturel (la destruction systématique d’une culture).
Toutefois …
Face à une oppression, une pauvreté et une violence généralisées, les Premières nations, les Métis, les Inuits et les Autochtones à travers le Canada continuent de lutter pour leurs droits en contestant les systèmes et les attitudes qui ont perpétué leur oppression. Ils et elles visent rien de moins que l’égalité et le plein exercice de leurs droits.
- Le taux de chômage chez les peuples autochtones au Canada dépasse 80% dans certaines communautés.*
- Plus de la moitié des Inuits du Nord n’ont pas les moyens de nourrir décemment leur famille.*
- Le quart des enfants autochtones vivent dans la pauvreté.*
- Plus de 100 communautés des Premières nations ont peu ou pas d’accès à de l’eau propre.*
- Le taux de réussite au secondaire chez les jeunes Autochtones est de 50% inférieur à celui de la population canadienne.*
- Les jeunes Autochtones se suicident de cinq à huit fois plus souvent que la population générale de leur âge; ce taux est de six fois supérieur chez les jeunes Inuits.*
- Plus de la moitié de la population des Premières nations et des Inuits a moins de 25 ans. C’est la population qui augmente le plus rapidement au Canada. Si la pauvreté n’est pas enrayée aujourd’hui, elle continuera d’affecter les familles des Premières nations et des Inuits pour des générations à venir.*
Qu’est-ce Que La DDPA?
La Déclaration sur les droits des peuples autochtones des Nations Unies (DDPA) est une convention internationale qui protège les droits individuels et les droits collectifs des peuples autochtones du monde entier. La DDPA aborde des enjeux comme la culture, l’identité, la langue, la santé et l’éducation. Fondée sur les principes d’égalité, de partenariat et de respect mutuel, la Déclaration vise à guider les pays, les Nations Unies et d’autres instances internationales vers l’élaboration de relations justes et coopératives avec les peuples autochtones.
La DDPA n’est pas le seul document en son genre. Il y a également la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes de l’ONU, la Convention relative aux droits de l’enfant de l’ONU et bien d’autres. Mais ce qui fait la particularité de la DDPA, c’est que les peuples concernés ont participé directement à sa création.
Des siècles de colonisation ont privé les peuples autochtones de leurs droits humains de base. Partout au pays, les membres des peuples autochtones comptent parmi les personnes les plus marginalisées, appauvries et souvent victimisées par la société, comme c’est le cas partout sur la planète.
Lorsque les Nations Unies ont adopté la Déclaration sur les droits des peuples autochtones (DDPA) en 2007, le Canada a d’abord voté contre. Mais, trois ans plus tard, le gouvernement canadien a réexaminé sa position et décidé de signer, le 12 novembre 2010, un Énoncé d’appui à la Déclaration.
La route sera longue avant que les peuples autochtones se libèrent complètement des cycles de cette oppression imposée. Mais les communautés autochtones avancent sur le chemin de la guérison. D’innombrables universitaires, artistes, activistes et leaders autochtones contestent les systèmes et les attitudes en cause. Et de plus en plus de non-Autochtones se rallient à leurs efforts. Ensemble, nous pouvons bâtir une nouvelle société dans laquelle les Premières nations, les Métis, les Inuits et les Autochtones jouiront d’une pleine égalité, de tous leurs droits et prospèreront au sein d’une société plus juste.
Frustrée par le délabrement de plusieurs écoles des Premières nations et préoccupée par l’absence de l’histoire autochtone dans les programmes scolaires, Shannen Koostachin a décidé de passer à l’action. Cette jeune adolescente de la Première nation Attawapiskat a lancé une campagne pour obtenir des écoles sûres et confortables et des programmes adaptés à la culture dans les communautés autochtones. Shannen a plaidé sans relâche la cause des Premières nations avant de décéder tragiquement en 2010, à l’âge de 15 ans. L’initiative maintenant appelée « Shannen’s Dream » se poursuit aujourd’hui — des milliers de personnes ont répondu à l’appel de Shannen en faveur de meilleures occasions d’éducation pour les enfants et les jeunes des Premières nations. En février 2012, la Chambre des communes a adopté à l’unanimité une motion inspirée par le rêve de Shannen, qui engage le gouvernement fédéral à augmenter son soutien financier. On doit relever les normes des écoles des Premières nations au niveau des normes provinciales du reste de l’Ontario. La motion affirme également que les élèves des Premières nations vivant dans les réserves ont droit à une éducation de qualité égale à celle de l’ensemble des autres élèves.
Si vous êtes jeune et Autochtone, qu’avez-vous vécu, vous et votre famille, en ce qui a trait aux problèmes qu’affrontent tant de communautés autochtones? Et si vous n’êtes pas Autochtone, quels contacts avez-vous eus avec l’histoire et les luttes des peuples autochtones, personnellement ou par l’entremise de gens que vous connaissez?
Que pensez-vous de la façon dont le Canada s’est installé sur les terres autochtones, ou qu’avez-vous à dire du parcours vers la guérison des communautés autochtones en quête d’égalité? Réfléchir à vos propres expériences sur ces enjeux constitue une étape importante de votre engagement envers des enjeux autochtones, tant comme jeune dans une communauté autochtone que comme alliée dans leur lutte en faveur de leurs droits et de l’égalité.
S’imprégner. Si vous faites partie d’une communauté autochtone, parlez aux sages de votre communauté et de votre famille au sujet des histoires, des traditions, des défis et de l’avenir des peuples autochtones. Cet aspect unique du passé du Canada pourrait jouer un rôle positif dans notre avenir commun – si nous pouvons œuvrer de manière respectueuse à la réalisation de l’égalité entre les populations autochtones et non autochtones au Canada.
Approfondir. Une des choses les plus importantes que nous pouvons faire pour devenir de solides alliées des peuples autochtones consiste à explorer notre propre identité. Rappelez-vous du « privilège » dont nous avons discuté plus tôt. Nous devons le reconnaître en nous-mêmes — peu importe sous quelle forme — et approfondir ce qu’il signifie en termes d’oppression. Il existe mille manières de réfléchir à ces questions pour nous sentir habilitées à en parler. Renseignez-vous davantage sur les structures de pouvoir, leur fonctionnement et leur influence passée et actuelle sur les expériences des peuples autochtones.
Posez des questions. Écoutez attentivement. Gardez l’esprit ouvert.
Ne pas lâcher. L’année 2012 a marqué la neuvième année des vigiles de l’organisation Sœurs par l’esprit, tenues pour commémorer les centaines de femmes autochtones disparues et assassinées. Au fil des ans, des dizaines de milliers de personnes dans plus de 84 communautés ont participé à ces vigiles. Il s’agit d’un mouvement pancanadien pour mettre fin à la violence faite aux femmes et aux filles autochtones. Pilotées par l’Association des femmes autochtones du Canada, ces vigiles sont un des moyens utilisés pour tenir la population et la classe politique informées sur ce problème urgent. S’il n’y a pas de vigiles dans votre communauté, pensez à approcher des groupes autochtones de votre région pour en organiser une, ou quelque autre événement sur cet enjeu. Pour en savoir plus sur les vigiles.